Bien qu'il fût très sobre sur les aliments, sur le vin et qu'il se privât même quelquefois de sommeil, il était cependant esclave de certains désordres qui eussent fait l'opprobre du dernier de ses sujets. Car on le voyait souvent couché à table au milieu de douze mignons et d'autant de jeunes filles. Après avoir répudié Scribonia, son épouse, par suite de l'amour qu'il conçut pour une autre femme, il s'unit à Livie, comme du consentement du mari de cette dernière, qui avait déjà deux fils, Tibère et Drusus. Quoique esclave de la débauche, il n'en punissait peut-être que plus rigoureusement les mêmes excès dans les autres, suivant l'usage de ceux qui sont sans pitié pour la répression des vices auxquels ils s'abandonnent eux-mêmes avec le plus de scandale. Car le poète Ovide, appelé aussi Naso, fut condamné par lui à l'exil pour avoir écrit trois livres sur l'art d'aimer. Ce qui dénote une humeur joyeuse et agréable, il se plaisait à toute espèce de spectacles, et principalement à ceux où figuraient des animaux inconnus, et en très grand nombre. Comme il entrait dans sa soixante-dix-septième année, il mourut à Noles de maladie.