'La sorcière' de Marie NDiaye - L'histoire d'un regard

Recension Littéraire de l'année 2006 dans le domaine Didactique - Français - Litérature, ?uvres, note: 15/20, Université Rennes 2, cours: Lettres modernes - La littérature française au présent, langue: Français, résumé: Lorsqu'on parle d'un livre de Marie NDiaye, on parle simultanément un peu de tous ses livres, puisque ses pièces de théâtres, nouvelles et romans sont une sorte de variation sur un thème : Une quête d'identité articulée autours de deux motifs principaux : le voyage et les rapports de force inter-humains, notamment familiaux et amicaux. D'un côté, les héros de NDiaye sont des personnages qui souffrent et qui éprouvent leur différence et étrangeté comme un poids signifiés par l'image de leurs corps en sueur chargés de lourdes valises. De l'autre, il y existe des personnages secondaires forts comme par exemple la mère Carpe dans le roman Rosie Carpe (2001) ou encore Isabelle, la voisine toujours présente dans La sorcière (1996) suçant tout l'énergie des autres, ce que l'auteur appelle le vampirisme. En général, il s'agit dans les romans de NDiaye des relations familiales, leurs échecs et l'abandon placés dans le cadre des lotissements neufs de la petite bourgeoisie en banlieue. Cet ancrage en province représente un paysage typique de la France et devient, en conséquence, une localité qui est éloignée du rêve et du phantasme. D'une même façon, c'est-à-dire simple, banale et échangeable, les personnages sont mis en scène dans un entourage familiale ordinaire, microcosme de la sociabilité et de la société. La famille comme institution de l'Etat d'un amour conditionné présente donc un lieu de pouvoir, de la violence, de l'amour en échec, de la trahison et de la lâcheté. Néanmoins, les protagonistes ressentent toujours une étrangeté. Il s'agit non seulement d'une étrangeté pressentie aux autres, mais aussi envers soi-même, puisque les personnes ont du mal à être, ce qu'ils doivent être. En ce sens, ils ne sont pas sûr de leurs noms et de leurs corps où on peut ainsi constater une référence avec l'oeuvre de Samuel Beckett. Quant à la protagoniste du roman en question, elle doit être une sorcière, mais elle est dès le début peu compétente et sa capacité s'efface à la fin du livre, car le profit lui en est soutiré par Isabelle. En ce sens, on affirme la thèse que les textes de NDiaye luisent entre l'étrangeté et le banal, entre le réel et l'irréel, le naturalisme et le surréalisme, le mystérieux et l'ordinaire.

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