La vie de sainte Marie-Madeleine et de sainte Marthe sa soeur

La Vie de Sainte Marie-Madeleine, ouvrage connu des abbés Saunière et Boudet, est attribuée à Raban Maur, l'un des maîtres éminents de la renaissance carolingienne. Il s'agit d'un texte hagiographique consacré au personnage de Marie-Madeleine, de sa soeur, et de leurs compagnons de route, acteurs majeurs de la première vague de christianisation de la Gaule méridionale (Provence actuelle) où ils partirent en mission peu de temps après la Résurrection du Christ. La tradition rapporte que Marie-Madeleine, Marthe, Lazare et leurs compagnons, contraints à l'exil en raison des persécutions des juifs, auraient embarqué sur un bateau de fortune avec un groupe de chrétiens hissant les voiles pour la Gaule. Marthe évangélisera dans la région d'Avignon; Lazare à Marseille, et Marie-Madeleine trouvera refuge dans la grotte de la Sainte-Baume, pour y finir ses jours dans la prière et la pénitence (30 ans après selon la tradition). Pourtant, une légende locale tenace prétend qu'elle se retira plutot, au soir de sa vie, dans la Haute Vallée de l'Aude, à Rennes-les-Bains, à 300 km de là, tandis que Marthe choisit Tarascon (ville de naissance du traducteur de cet ouvrage), sur les bords du Rhône. La Vie de Sainte Marie-Madeleine est un ouvrage rare, destiné à tous ceux qui tentent de décrypter l'affaire de Rennes-de-Château en considérant avec sérieux les sources du Christianisme en Gaule romaine et de redécouvrir le rôle d'apôtre qu'eût Marie-Madeleine dans la France méridionale (Occitanie et Provence actuelles) comme autant de ramifications plausibles menant sur la piste d'un trésor 'immatériel'.

Raban Maur (780-856) est un moine bénédictin et théologien germanique. Formé à l'abbaye bénédictine de Fulda dont il devient le directeur monastique (803), abbé (822) puis prêtre (844), il termine sa carrière ecclésiastique comme archevêque de Mayence (847). Son oeuvre est considérable : compilations exégétiques, somme encyclopédique, traités doctrinaux, manuels grammaticaux, sermons, lettres, poèmes, martyrologie...) Il contribua non seulement à l'enrichissement de la culture cléricale et à la transmission du savoir hérité de l'Antiquité et déjà relayé par Isidore de Séville, mais aussi au développement de la Renaissance carolingienne.