Un ouvrage si rare, en français du moins, qu'il est introuvable en librairie, hormis chez quelques bouquinistes, où il atteint des prix assez conséquents, selon l'état. Et pourtant, Firenzuola a bénéficié de traductions dès le XVI° siècle, une par Gabriel Chappuys, qui a intégré une de ses nouvelles dans ses "Facétieuses Journées" publiées en 1584, mais aussi par Pierre Larivey (1540-1619), édition non précisée, non datée. Plus près de nous, une édition en 1881, traduite par Alcide Bonneau (et dont est tirée la présente), ainsi qu'en 1913 par B. de Villeneuve. L'édition de 1881 a d'ailleurs rencontré un tel succès, qu'elle a été traduite en anglais, en 1886. On l'a qualifié de licencieux ; je préfère y voir une critique des moeurs relâchées de la Renaissance.

Agnolo, Angelo (ou Ange en français) Firenzuola est issu, le 28 septembre 1493, d'une vieille famille originaire de la ville éponyme, entre Florence et Bologne. Après ses premières années florentines, il part faire son droit à Sienne, puis à Pérouse. Il rencontre notamment Claudio Tolomei, et Pierre l'Arétin. Grâce à son père, il entre dans l'ordre bénédictin de Vallombreuse. Il obtint le bénéfice des abbayes de Spolète puis de Vaiano, mais fut dispensé de prononcer ses voeux. Inspiré par une noble dame romaine, qu'on retrouve sous les traits de Constance Amaretta dans les "Ragionamenti", il traduit également "l'Ane d'or" d'Apulée. Il fonde l'Académie dell'Addiacio à Prato, en 1540, et rédige des Nouvelles et des Fables, malgré des revers de fortune. Il meurt en 1543, dans une solitude absolue. Ses oeuvres seront publiées après sa mort.

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