Un Musée qui dort

Pour bien comprendre le cheminement de ma pensée, je me suis inspirée de 3 ?uvres majeures présentent au Musée des Beaux Arts de Lille : "Le sommeil" de P. Puvis de Chavanne Le Sommeil est inspiré d'un vers de Virgile (L'Enéide) : « C'était le temps du premier repos pour les mortels accablés... ». Mais ici Puvis de Chavannes a pris quelques libertés : le tableau ne montre pas l'entrée du cheval dans la ville de Troie alors que le peuple dormait ; ici, la scène montre le repos de simples paysans. La vision traitée dans les tonalités beige, bleue et rosée chères au peintre, installe une atmosphère de torpeur. A l'exception de la masse sombre des arbres au premier plan, la composition audacieuse n'est rythmée que par les seules horizontales. Ce tableau monumental (381 cm X 600 cm) peut être considéré comme le premier tableau symboliste de la peinture française. La femme au visage penché à droite n'est pas sans faire songer au Picasso de la période bleue. Le musée de Lille possède de nombreux dessins préparatoires pour cette ?uvre. "L'après-diner à Ornans" de Gustave Courbet Les circonstances de l'exécution de ce grand tableau (195 cm x 257 cm) sont fondamentales pour en saisir l'importance et la beauté. Courbet décrit la scène : « c'était au mois de novembre, nous étions chez notre ami Cuenot, Marlet revenait de la chasse et nous avions engagé Promayet à jouer du violon devant mon père ». Courbet transforme cet après-dîner en un événement historique pour lequel il précise le moment, le nom des héros et le sujet. Cet instant de la vie du bourgeois de campagne passe ainsi à la postérité. Par son génie créatif, l'artiste a haussé au niveau de la peinture d'histoire un sujet banal qui relève de la scène de genre : un après-midi d'automne ordinaire, la nappe tachée, les convives fatigués, l'énorme chien coincé sous la chaise composent ce premier manifeste du réalisme qui aboutira, un an plus tard, à L'Enterrement à Ornans (Paris, musée d'Orsay). "Le bélisaire demandant l'aumône" de David Bélisaire, célèbre général byzantin, injustement compromis dans un complot contre l'Empereur et accusé de trahison, a été réduit selon la légende à la mendicité après avoir eu les yeux crevés. David choisit le moment où un de ses anciens soldats le reconnaît. La morale de la légende - à savoir l'inconstance de la Fortune et l'ingratitude de l'Empereur - était en fait une critique virulente de la monarchie, critique applaudie pas les philosophes des Lumières.

„„ Sophie Richard-Lanneyrie est titulaire d'un Master 2 de Philosophie et de Communication de l'Université Sorbonne (Paris). Elle est Directrice pédagogique ; Professeur et Directrice de mémoires en Master (en Marketing, Management, Stratégie et Communication...) ; Conceptrice de cours en elearning et en m-learning (développement plates-formes e-learning et applications mobiles) dans l'enseignement supérieur ; Membre de jurys d'examen BTS, Dees et Master ; Auteur de sujets d'examens et d'articles en Marketing, Communication, TIC, e-learning, ingénierie pédagogique et serious games pour des sites Internet (Journal du Net, e-marketing, Marketing-Etudiant...). Elle est consultante en Stratégie marketing et communication pour de nombreuses marques. Elle a été consultante pédagogique pour le CNED ; Chargée de cours et Directrice de Mémoires au CELSA à la Sorbonne (Paris) ; Membre de jurys d'examen en BTS Communication. Elle est auteur de plusieurs ouvrages scolaires et essais au Génie Éditeur. Son blog : http://sophierichardlanneyrie.overblog.com/

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